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Henri Chassé fait partie de la distribution de Août – Un repas à la campagne. |
Photo : Yanick Macdonald |
22 novembre 2007
Marie Ferland
Le 4 décembre, le Centre culturel de l'Université de Sherbrooke présente Août – Un repas à la campagne, une chronique familiale du Théâtre de La Manufacture. Cette compagnie nous a notamment offert les productions Avaler la mer et les poissons et La société des loisirs. La pièce met en scène une pléiade de comédiens de haut calibre parmi lesquels Henri Chassé, Jacques L'Heureux, Janine Sutto et Marie Tifo.
Par une chaude fin d'après-midi d'été, un repas se prépare à la vieille maison de ferme qui abrite les quatre générations d'une même famille, de l'arrière-petite-fille à l'arrière-grand-mère. On attend «ceux de la ville» : Monique et André, qui viennent de se fiancer. Par cette chaleur qui semble ne pas vouloir s'estomper, les conversations s'enlisent, la tension monte, la cassure est imminente. Quelque chose se prépare sournoisement, chacun en perçoit l'issue; le silence n'en sera que plus éloquent.
Après Trick or Treat, un spectacle créé au printemps 1999 et ayant connu un immense succès à Mont-réal et en tournée, l'auteur Jean Marc Dalpé retrouve le Théâtre de La Manufacture et le metteur en scène Fernand Rainville. Dans cette création à l'atmosphère s'inspirant de l'univers de Tchekhov, on nous propose un moment dans la vie de huit personnages d'hommes et de femmes, de 19 à 86 ans.
Dans une unité de temps, de lieu et d'action, on confronte les rêves déçus et les aspirations de chacun, la ville et la campagne, la jeunesse et la vieillesse, l'ancien et le nouveau monde. Présentée à guichets fermés lors de sa création, la pièce a valu à son auteur le Masque du texte original en 2006.
Selon Fernand Rainville, cette œuvre est «un portrait, étonnamment juste et terrifiant, de ce que nous sommes, de ces petits mensonges qu'on se raconte et qui nous permettent de survivre, de notre obstination à régler notre conduite sur des nouvelles archaïques, de nos insécurités et de nos peurs face aux changements, de cette volonté de contrôler qui nous amène fatalement à l'affrontement, de ces jugements que l'on porte sur soi et sur les autres, de l'insoutenable fragilité d'être».
Personne ne sortira indemne de ce dîner à la campagne et à la tombée du rideau, la vie de chacun des personnages aura irrémédiablement changé. Et le spectateur s'en trouvera grandi, puisqu'en observant ces personnages, il aura pu se regarder vivre avec étonnement, lucidité et peut-être davantage de compréhension.
2 juillet 2009 (no 20)
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